Tout ce qu’on ne vous dit pas…

Sur la reproduction

Déjà, avant toute chose, il faut savoir que toute personne qui décidera de faire reproduire sa femelle aura pour obligation d’être titulaire d’un siret. Sauf si la portée est déclarée au LOF (et ceux pour une seule par an et par foyer fiscal). Dans tous les cas, vous aurez les mêmes responsabilités juridiques que n’importe quel professionnel dès lors où vous vendrez les futurs chiots. Il n’existe pas d’éleveurs amateurs, le travail d’élevage doit être fait consciencieusement et professionnellement. L’amateurisme et l’approximation n’ont pas leur place quand on travaille avec du vivant.

Mais, le sujet de l’article n’est pas ciblé sur la législation.

On veut vous parler d’émotion.

Vous avez dans un coin de votre tête, l’envie de faire reproduire votre chienne, vous voulez vivre cette aventure et la faire vivre à votre femelle. Mais, avez-vous évalué tous les risques ? Avez-vous évalué tous les coûts émotionnels ? Avez-vous évalué tout le temps que cela va prendre ?

Vous aurez compris qu’il n’est pas question d’évaluation financière, déjà expliqué sur d’autres sites.

Non ! on veut vous parler du coût émotionnel, celui qui vient vous mettre le moral en berne, celui qui vous assomme quand tout ne se passe pas comme l’ont rêvé. On veut vous parler de la fatigue, du temps et de l’énergie que va demander d’élever, comme il se doit une portée de chiots. Et l’on veut également soulever les risques encourus, quand on décide de se lancer dans cette aventure qui est de faire naitre.

La sensibilité

Elle est nécessaire pour faire un bon travail d’élevage, mais c’est aussi à cause d’elle que vous risquez d’être marqué, si les choses ne se passent pas comme vous l’aviez rêvé. Outre les connaissances sur la reproduction et bien sûr les besoins sur le développement des chiots et de la mère qu’il vous faudra savoir. Avoir une part de sensibilité et d’empathie sont primordiales pour se prétendre éleveur. Sans celles-ci, vous ne serez qu’un marchand, si vous n’éprouvez pas le moindre ressentiment pour votre femelle et les futurs chiots, si votre seule motivation est l’argent, il n’est pas utile de lire ce texte jusqu’au bout. Car vous n’en comprendrez pas le sens.

La reproduction et ses risques par étape

Les démarches pour vous mettre en règle au point de vue de la législation seront faites. Vous aurez un support internet (site, page face book) afin de présenter votre travail d’élevage, ce qui sera indispensable pour  vous faire connaitre et réussir à bien placer vos chiots. Votre femelle sera enfin en chaleur, le futur étalon sera choisi en fonction de son caractère et de ses tests de santé, ils seront compatibles avec ceux de sa fiancée. Si vous avez une activité professionnelle, vous aurez posé vos RTT, afin de pouvoir amener votre femelle rencontrer le mâle. Vous aurez posé vos congés qui coïncideront avec la naissance des futurs chiots, tout le restant de la famille sera en accord avec vous pour faire naitre des chiots. Enfin bref, tout sera bien calé et programmé, la grande aventure pourra enfin commencer, peut-être…

La saillie

Il y’a ce que l’on croit et la réalité… il ne suffit pas d’amener une chienne en chaleur rencontrer un mâle, à une date à peu près définie à la loupe suivant ce qu’on aura lu sur le net. De les laisser 10 minutes ensemble et se dire, c’est bon, ça va marcher.

Non, non ! ça ne marche pas aussi bien que cela dans la réalité. Pour être certain de présenter la femelle au bon moment à son prétendant, il est conseillé de faire un suivi de chaleur. C’est-à-dire d’emmener plusieurs fois la femelle chez le vétérinaire, il fera des prises de sang pour évaluer son taux de progestérone qui définira le jour J de la saillie ! Et c’est uniquement en suivant ce taux, que vous serez certain de présenter la femelle au mâle au bon moment.

Parce qu’avant l’heure ce n’est pas l’heure, après l’heure ce n’est plus l’heure.

Une fois le jour définie, vous amènerez la femelle rencontrer le mâle, mais là aussi tout ne se passera pas forcément comme vous l’aviez imaginé !

Certaines femelles malgré un taux qui indique que c’est le bon jour, refusent systématiquement le mâle, elles peuvent se montrer agressives, les risques de morsures ne sont pas à prendre à la légère. D’autres se laisseront faire, mais au moment de la saillie vont couiner, ce qui fera redescendre le mâle et va alors commencer le jeu du chat et de la souris, qui parfois n’aboutit jamais, si ce n’est à une grande fatigue des deux protagonistes.

Il sera nécessaire, dans ces cas-là, de prévoir un vétérinaire capable de faire une insémination, autrement vous risquez de rentrer bredouille avec votre chienne et il faudra attendre 6 mois de plus pour retenter l’expérience et donc de reprogrammer les RTT, jours de congés et plan sur la comète…

Comme dit le vieux dicton. Ce qu’éleveur planifie, chien anéanti.

Pendant la saillie si elle a lieu, il faut aussi être présent de façon à ce qu’il n’arrive aucun accident. Certaines femelles peuvent tenter de se dégager du mâle et les risques de blessures sont grands, il sera nécessaire de maintenir les deux chiens aussi longtemps que cela l’exige.

Les saillies ne sont pas sans dangers, morsures, déchirures au moment du nouage, fracture de l’os pénien, sont autant de risques à mesurer et à déjouer quand on décide de faire reproduire son animal. Il faudra prendre également en compte les risques infectieux. L’herpèsvirose, les mycoplasmes, chlamydia, et la liste est encore longue… comme chez l’humain, les maladies sexuellement transmissibles existent, au mieux vous n’aurez simplement pas de chiots, au pire votre femelle deviendra stérile et vous aurez un traitement médical à prévoir.

L’échographie

Dans le meilleur des cas où il y’aura eu saillie, il sera nécessaire d’effectuer  à 28 jours de potentielle gestation un contrôle chez le vétérinaire, afin de vérifier si la saillie a fonctionné et de compter le nombre de fœtus à venir. Il est essentiel de connaitre approximativement le nombre de chiots attendus pour préparer au mieux  la mise bas et commencer à prendre les réservations des futurs adoptants.

Il est possible qu’une saillie ait eu lieu, mais que votre chienne pour plusieurs raisons reste vide, cela arrive régulièrement, c’est aussi une option à envisager. Dans ce cas-là, la déception est grande. Tout ce temps, cette énergie dépensée, tous ces projets et ces plannings mis en place qu’il faudra recommencer. Sans parler des futurs adoptants, avec qui vous aurez passé du temps pour définir s’ils seront de bons maîtres et à qui il faudra annoncer la mauvaise nouvelle…

La gestation

Votre femelle est bien gestante, le nombre de fœtus a été à peu près défini afin de gérer au mieux la suite. Il va maintenant falloir lui porter la plus grande attention et surtout la ménager, de façon à ne faire courir aucun risque à elle et aux futurs chiots. Vous n’allez pas la mettre dans du coton, mais la surveillance et la disponibilité du maître sont inévitables. Pas question de laisser seule pendant des journées entières la future maman, son état émotionnel peut changer et entraîner un changement de comportement et en cas de soucis de santé il faudra pouvoir réagir très vite. Si vous avez plusieurs chiens chez vous, là aussi il faudra surveiller que la grossesse de votre femelle, ne perturbe pas le bon équilibre établi, les risques de conflit et de bagarre entre congénères sont réels. Les habitudes sont changées, votre comportement, vis a vis de votre chienne ne sera plus le même, du fait que vous y apporterez plus d’attention et la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres.

La mise bas

Le grand moment d’angoisse.

La mise bas peut être plus ou moins longue, parfois le travail et l’agitation de la chienne commencent deux jours avant et donc deux nuits également. Il faudra veiller la chienne durant tout ce temps en plus de la mise bas réelle, qui elle, peut durer très longtemps.

Si certains accouchements se passent très vite et très bien pour le maître, la mère, les chiots ! il est  fréquent que les mises bas soient très longues, jusqu’à trois heures entre les chiots à multiplier donc par leur nombre. On vous laisse imaginer en cas de grosse portée, ce qui là aussi est assez fréquent chez l’altdeutsche schaferhund, le temps qu’il vous faudra prévoir pour assister votre femelle. Car il ne sera pas question de partir travailler à ce moment-là, ou d’amener les enfants à l’école ou le RDV chez le dentiste, etc. Non ! il vous faudra assister la chienne du début à la fin, quoi que vous ayez prévu…

Dans le meilleur des cas, tout s’est bien déroulé ! ça a été plus ou moins long, mais les petits et la maman vont bien, vous pouvez enfin souffler, mais pas longtemps, car il faudra veiller sur tout ce petit monde.

Dans les pires des cas, et là aussi ils sont plus fréquents qu’on ne le croit… Souvent les éleveurs n’en parlent pas, tout simplement parce qu’ils veulent garder le positif et ne pas se laisser anéantir par le négatif, c’est là où la sensibilité rentre en jeu…

Les mises bas se déroulent mal, voir dramatiquement mal… des chiots meurent à la naissance, un chiot bloque le passage et la chienne doit subir une césarienne en urgence. Un chiot bloqué et une femelle qui pousse à s’en déchirer l’utérus, provoquant une hémorragie interne, au mieux une opération en urgence sera effectuée. La portée entière meurt, car la mise bas s’est mal déroulée. Et Le cas le plus insupportable, émotionnellement parlant, la maman décède.

Dans le meilleur du pire des cas, car à ce stade on ne sait même plus comment évaluer le pire du pire.

Vous aurez votre femelle plus ou moins en bonne forme, mais vous serez amputé d’une partie des chiots, voire de la totalité.

Il vous restera juste les chiots, car la maman n’a pas survécu. La course contre la montre pour trouver une mère de substitution, voire plusieurs, s’il y’a beaucoup de chiots afin de les sauver va commencer. Car il est très difficile et non conseillé d’élever au biberon une portée orpheline. Les chiots qui sont à l’origine de tout ceci et dont vous aviez tellement envie vont devoir partir ailleurs afin de grandir et évoluer dans de bonnes conditions, vous ne pourrez même pas en profiter.

Et le pire du pire, vous ne verrez pas les chiots grandir et la mère vieillir…

Quand de tels cas vous arrivent, et encore une fois ils existent. En plus d’avoir à supporter votre propre culpabilité, vous vous retrouverez émotionnellement dévasté. Votre rêve du début devient un véritable cauchemar, dont il est très difficile de se remettre.

Vous aurez compris que derrière les beaux récits des éleveurs et les jolies photos émouvantes se nouent souvent des moments dramatiques, qui gravent un sentiment d’injustice mêlé de culpabilité assez difficile à décrire. Un sentiment que l’éleveur gardera en lui et dont il évitera de parler, bien souvent pour ne pas remuer le couteau et par ce qu’il faut continuer d’aller de l’avant. Ces moments dramatiques sont partagés entre éleveurs, en privés, non pour les cacher, mais, parce que l’on a besoin de se confier à des personnes dont on sait qu’ils auront une certaine empathie et qu’ils connaissent eux aussi ces moments douloureux et se ressenti pour les avoir vécus.

Il semblait primordial de vous décrire le pire du pire.

Mais bon ! continuons notre aventure et passons à l’étape suivante, la meilleure du meilleur.

Élever votre portée de chiots

La mise bas c’est bien passé, les chiots sont nés, ils sont plus ou moins nombreux, chez l’Altdeutsche Schaferhund, il n’est pas rare d’avoir une portée de 10 chiots voir plus.

Vous aurez prévu

Une pièce ou coin isolé, sécurisant et sécurisé pour la mère et ses petits. Il sera primordial de le faire. Les risques d’accident quand une chienne vient  d’avoir des bébés sont nombreux. La maternité peut changer du tout au tout le comportement d’une femelle, elle se voudra protectrice envers eux et sera capable de réagir sur n’importe qu’elle personne ou animal. Quand bien même la chienne sera gentille envers tout le monde, elle aura quand même besoin d’un coin isolé pour se reposer. Le maitre mot durant les premières semaines est de laisser tranquille mère et petits.

La caisse de mise bas. Avec les barres anti-écrasement, parfois les mères écrasent les chiots, il faut donc du matériel sécurisé.

La lampe chauffante. Indispensable pour les chiots et les maintenir à la bonne température.

Le pèse-bébé. Il faut peser tous les jours les chiots, pour le suivi de croissance, c’est ainsi que vous pourrez réagir s’il y’a le moindre problème avec un chiot. Un bébé qui ne prend pas de poids quotidiennement, est un petit qui a un souci de santé. Il faut donc réagir très vite.

Les tapis à mettre dans la caisse de mise bas, il en faudra plusieurs, car ils doivent être lavés tous les jours.

Le lait maternisé et les biberons. Afin d’aider la mère à nourrir les chiots en cas de grosse portée, il est conseillé de commencer de biberonner dès le deuxième jour, car ensuite les chiots risquent de refuser toutes tétines.

Et bien sûr ne pas oublier le café, car il va vous en falloir beaucoup pour tenir le coup. Il faut surveiller également la nuit tout ce petit monde. Il n’est pas rare que les éleveurs aménagent un coin de couchage, à côté de la caisse de mise bas lors de la première semaine, afin de prévenir les risques d’écrasements qui se déroulent souvent la nuit, quand la mère épuisée ne fait pas attention et se couche sur ses petits.

L’attention que l’on porte aux chiots durant les 15 premiers jours devra être quasiment constante, il sera nécessaire de prévoir du temps pour cela, la santé du chiot durant cette période est fragile. Une baisse ou hausse de température, une perte ou non prise de poids, une diarrhée, un vomissement, une fausse route lors de l’allaitement sont autant de signes, qui peuvent mener en grande détresse un chiot. La surveillance permettra de réagir très vite. Perdre un chiot n’est pas une fatalité, c’est grâce à la surveillance qu’on limite les risques.

Vous devrez également porter une grande attention à la mère. Une infection après mise bas, ou après césarienne, une mammite, des problèmes de comportements, ne seront pas à négliger.

La troisième semaine sera moins stressante, même s’il faut encore s’occuper quotidiennement des chiots et de la mère. Les petits auront passé un certain cap, vous allez pouvoir vous détendre psychologiquement, mais, pas physiquement, car  la partie nettoyage va être plus intense. La mère ramasse bien moins les pipis et cacas des bébés et donc le changement des tapis, journaux et autres alaises, va se faire au moins trois fois par jour pour garder un environnement propre. 3 semaines, c’est aussi le moment où les chiots vont commencer à manger la bouillie, jouer les cantinières à trois reprises dans votre quotidien sera votre nouvelle mission pour les semaines à venir.

À partir de la quatrième semaine, suivant la météo, les chiots pourront commencer à aller dehors. Un environnement sécurisé et sécurisant, c’est-à-dire qu’un parc à chiot sera indispensable, l’endroit où ils pourront évoluer sans vigile attitré. Autrement il vous faudra surveiller constamment tout ce petit monde et autant vous dire que 8 à 12 chiots vadrouillant dans le jardin, les risques d’accident seront grands, sans compter l’état du joli jardin qui se transformera peu à peu en parc d’attractions, pour taupes. La surveillance et la socialisation de ces petits loups vont durer, minimum jusqu’à leurs 8 semaines, un travail passionnant, parsemé de moment de rire et de tendresse, mais aussi d’agacement et d’épuisement.

Si vous voulez faire un travail familial et habituer les chiots aux bruits quotidiens de la maison (aspirateur, télévision, lave-vaisselle…) Il vous sera indispensable d’organiser des journées portes ouvertes, afin que les petites furies puissent rentrer chez vous. Les maniaques du ménage, les petites manies vont devoir séjourner au placard, autrement vous allez devenir hystérique et surtout vous devrez revoir durant un temps l’organisation de la maison. Parce que, ce que vous n’aurez pas calculé en termes de danger ou de fragilité, les chiots eux, vous montreront les points faibles de votre environnement…

Toutes les descriptions qui suivent sont tirées de faits réels…

Le beau buffet de mémé avec ses pieds tournés qui pèse trois tonnes, que l’on doit soulever parce qu’un chiot s’est coincé dessous.

Les jolis coussins du canapé déménagé dans la cuisine, déposé sur le caca tout frais du collier vert.

Le pipi du collier rouge, dans lequel le collier bleu se sera roulé en jouant, avec sa sœur collier rose.

La bouteille de shampoing mal fermée piquée dans la douche et promenée dans toute la maison.

Les apprentis électriciens qui testeront, tous les fils électriques se trouvant à leur hauteur.

Le débarrassage explicite des objets oubliés sur la table du salon…

Autant vous dire que votre self contrôle sera mis à dure épreuve…

À ce stade il sera obligatoire que le restant de la famille ait été en accord avec le projet initial de faire naitre des chiots. Parce que là aussi ça peut être comique. Ou pas…

Au début des trois premières semaines, tout le monde s’accordera pour s’extasier devant ces petites boules de poils trop trop mignonnes, mais arrivés vers les 7 semaines, le discours risquera de changer.

La vie quotidienne sera chamboulée de toute part. C’est comme si, que vous rapportiez votre travail à la maison et demandiez à toute la famille d’y participer. La motivation de tous ne sera peut-être pas au rendez-vous. Les moments d’exaspérations et de tension existeront, il ne faudra pas l’oublier, parce qu’élever une portée de chiots est fatigant, on peut parler de double journée de travail durant 8 semaines, alors autant être prévenu.

Mais on vous rassure, les chiots ne sont pas que de petites tornades groupées, ils passent quand même beaucoup de temps à dormir, mais pendant ces heures de répits, il vous faudra gérer en plus de votre vie de famille et peut-être professionnel, la partie communication afin de leur trouver les meilleurs adoptants possible.

Les futurs adoptants.

Élever des chiots ce ne sera pas juste les faire naitre, les surveiller, les éduquer. Tout ceci sera fait dans un but précis. Pouvoir les vendre. Eh oui ! si vous vous êtes donné toute cette peine, c’est pour pouvoir vendre vos chiots, enfin plus précisément être rémunéré de votre travail. Parce que vous n’allez pas les donner ? Le travail que vous aurez fourni, les dépenses engagées, les risques que vous aurez fait prendre à votre femelle. Même si c’était pour vivre une grande aventure, ce travail ne sera pas et ne devra pas être gratuit. Et pour vendre vos chiots à des personnes responsables qui sauront en prendre soin, la communication sera indispensable. Les maîtres sérieux comprennent bien qu’élever des chiots est un véritable métier et ils ne contestent jamais le fait de payer un chiot. Par contre ils veulent en savoir plus sur la façon dont les chiots sont élevés, ils désirent régulièrement des nouvelles et des photos du petit qui deviendra le leur. Et pour pouvoir leur présenter votre travail, il vous faudra communiquer, donc au travers les réseaux sociaux ou alors un site internet. Il est conseillé de mettre en place tout cela avant même la saillie, le temps que vous demandera cette partie n’est pas à négliger et il sera primordial pour effectuer de bons placements.

Si vous pensez pouvoir vendre, juste en mettant des annonces sur un site bien connu. Vous risquerez de ne pas vendre vos chiots comme vous le souhaiterez, et aux personnes responsables que vous aurez imaginées. Il n’est pas rare de voir des éleveurs qui n’ont absolument pas communiqué sur leur travail, ou très mal se retrouver avec des chiots de 3/4/5/mois encore chez eux. Vous imaginez votre angoisse à ne pas réussir à placer ces chiots. Parce que dans ce genre de cas, ça ne devient plus drôle du tout, voir très problématiques pour vous et le futur des chiots. Un chiot a besoin qu’on s’occupe de lui qu’on l’éduque et il y’a des étapes de socialisation à ne pas rater.  Avoir plusieurs chiots de plus trois mois chez soi nécessitera de les sortir quotidiennement et individuellement dans des endroits publics, jusqu’à ce qu’ils trouvent leur famille. Votre travail risque donc de durer plus de temps que prévu, pour une rémunération qui frôlera les zéros bénéfice, voir un sérieux déficit.

Une fois, la communication en place, il vous faudra recevoir les futurs adoptants pour les visites et ça plusieurs fois parfois, là aussi il faut prévoir du temps, il est important de créer une bonne relation avec eux. Vous ne vous êtes pas donné tout ce mal pour laisser vos petits aux premiers venus ! il sera essentiel de bien percevoir si les futurs adoptants seront réellement motivés, s’ils seront capables de s’occuper convenablement de ce chiot que vous avez élevé et aimé, et de percevoir si la race correspondra en tout point à leur mode de vie et leurs attentes et ce n’est qu’en passant du temps et en échangeant avec eux, que vous pourrez le savoir.

Et après!

Les demandes d’hurluberlus sont nombreuses. Confier par manque de discernement un chiot à la mauvaise personne, découvrir que le petit est mal traité, le récupérer quand cela est possible pour un replacement. Ces situations sont des choses qui arrivent également et font partie du côté noir de l’élevage. C’est encore votre sensibilité qui parlera dans ce genre de cas, parce que votre côté humain et votre empathie existent ils vous feront vivre très difficilement ces moments-là. Bon nombre d’éleveurs consciencieux et soucieux du devenir des chiots pourront facilement parler encore une fois de sentiments de culpabilité. Le pire du pire est de savoir le chien mal traité et de ne pas pouvoir agir,  à L’image d’un chiot né chez nous, confié à ce que l’on croyait un bon  éleveur et parce que ce chien ne lui servait plus, l’aura revendu à un marchand de chien sans aucun scrupule. C’est dans de genre de cas qu’un profond dégoût pour ce métier est alors inévitable. Un bon éleveur se sent responsable de tous les chiens qu’il a fait naitre et reste présent pour leur venir en aide, durant toute leur vie.

En conclusion

Faire naitre une portée de chiots doit être un acte réfléchi, et fait pour les bonnes raisons. Il faut être conscient de tout ce que cela implique et avant toute chose y consacrer énormément de temps, d’argent et de sentiments. Prenez le temps de vous poser les bonnes questions.

Pourquoi veux-je faire naitre ?

Ai-je suffisamment de temps à consacrer à tout cela?

Ai-je assez d’argent de côté pour assumer les frais et les dépenses à venir et imprévues ?

Suis-je capable de communiquer sur mon futur travail ?

Si les chiots ne sont pas vendus, puis-je les assumer financièrement et sereinement durant un temps ?

Émotionnellement, suis-je capable d’assumer et en cas de problème d’encaisser ?

Peut-être aurez-vous la chance que tout se passe très bien. Mais si on prend les risques de la saillie au bon placement des chiots. Statiquement c’est rare. À ce jour, je ne connais aucun éleveur professionnel qui n’a pas connu l’une de ces problématiques citées plus haut, certains malgré une grande expérience ont vécu le pires du pire.

Gardez en tête que quand on fait naitre une portée.

Si on finit par avoir ce qu’on a voulu, très souvent cela implique de subir  ce que l’on ne voulait pas.