Le rappel

Un bon chien, c’est un chien qui revient…

Quel plaisir d’avoir un chien qui revient au premier rappel, avec enthousiasme, en remuant la queue et ceci, quelque soit la raison qui l’a amené à s’éloigner. Mais le rappel, ce n’est pas inné, c’est à vous de le travailler, sans relâche au quotidien, dans toutes les situations. Peu importe le temps que mettra le chien à revenir, s’il est près de vous c’est un succès qui mérite une récompense. Il doit tirer un bénéfice de son effort. Il faut que le retour vers vous soit plus positif que ce qui l’a amené à s’éloigner.

Ce qu’il faut éviter?

Si vous rappeler votre chien uniquement pour le rattacher, le faire rentrer … etc, il associera le rappel à quelque chose de négatif et, plus ça ira, plus il mettra du temps pour revenir, surtout s’il a d’autres occupations agréables, elles. Au pire il attendra que vous veniez le chercher. C’est particulièrement crispant et, comme vous êtes énervé, et bien vous engueulez le chien. Ce dernier va associer l’engueulade au fait que vous vous soyez approché, du coup la prochaine fois, quand vous vous approcherez le chien s’éloignera. Je vous laisse réfléchir au cercle vicieux et à l’incompréhension qui va se créer entre vous.

Comment travailler un bon rappel?

Arriver à ce résultat est assez simple. Dès le départ, vous devez travailler le rappel avec votre chiot, quelque soit l’endroit ou la situation. Dans la maison, le jardin, en balade, lorsqu’il joue, toutes les occasions sont bonnes. Bien sûr, allez-y crescendo. Au début, ne tentez pas des rappels compliqués que vous êtes certain de rater.   Chaque fois que votre chiot revient, il faut le féliciter en en faisant des caisses avec une voix la plus aigüe possible. Oui, on a l’air stupide, mais c’est important le « Ouiiiiiiii ! C’est trop bien mon loulou, t’es trop fort, tu as fait deux mètres pour venir me rejoindre et comme t’es trop trop fort je te donne un petit bout de fromage ! ». On peut bien sûr varier : « OUiiiiiii ! comme tu es trop beau, pour la peine je te fais une grosse caresse ! » ou « Ouiiiiiii ! T’es trop trop fort, tiens je te jette une balle et on va jouer ». Le chien doit assimiler le rappel à un moment positif et agréable. Il faut continuer à travailler même quand ça semble acquis. Quand votre chiot sera adolescent, vers 7 mois, vous risquez de le voir régresser, tester les limites.

 

Il faut donc toujours que le chien associe le rappel comme quelque chose de très positif.  Bien sûr, selon les situations, les périodes ou les chiens, le rappel risque d’être plus difficile, voir inefficace. Si votre chiot ne revient pas, n’allez pas le chercher (sauf cas dangereux, bien sûr). Faite plutôt demi-tour et montrez lui que vous partez. Généralement il ne tarde pas à rappliquer ventre à terre. Là aussi, il faut lui dire que c’est bien puisqu’il est revenu. Vous pouvez aussi vous cacher. Votre chiot va intégrer le fait que son maître adoré peut disparaître, et ça, il n’aime pas du tout. Idem, quand le chien arrive, on lui fait une méga grosse fête. Plus le rappel a été long à venir, plus la récompense est importante, ça le motivera à revenir plus vite la prochaine fois. Si vous vous rendez compte que le rappel est plus difficile quand le chiot joue avec un congénère ou en balade, quand il a le nez au sol, travaillez encore plus dans ces situations.  Servez-vous de jouets qui font pouic-pouic, de saucisses, fromages. Accroupissez-vous et appelez-le avec votre voix aigüe. Bref, trouvez ce qui motivera le chiot à venir vous rejoindre et qui fera que vous êtes à ses yeux plus important que le copain ou l’odeur du lièvre.

Attention quand le chiot pose le nez au sol en forêt et suit les traces de gibiers ! Ils le font tous, mais il est préférable de casser les pistes dès le plus jeune âge, de façons à ne pas développer l’instinct de chasse qui peut être très fort chez certains. Quand vous voyez que le chiot avance le nez au sol sans jamais le relever, c’est qu’il a senti quelque chose de particulièrement intéressant. Si par malchance le gibier se trouve au bout de la piste et, qu’en plus, il se met à détaler, votre chiot va vite associer l’odeur à un truc trop drôle. A la prochaine balade, il aura pour seul obsession de retrouver cette odeur. C’est ainsi que se développe l’instinct de chasse. Donc, quand votre petit pose le nez au sol un peu trop longtemps, il faut détourner son attention en le rappelant, en le faisant jouer, histoire qu’il oublie cette bonne odeur.

Ne laissez jamais votre chiot courir derrière des animaux, même par jeux et même si vous savez qu’il ne les attrapera jamais. Cela développe l’instinct de poursuite et ensuite celui de la chasse. Tout petit, le chiot doit comprendre que c’est interdit. Si vous voyez au loin des animaux, tel que des poules, chevaux, moutons ou vaches par exemple, rattachez votre chiot par sécurité puis approchez-le au plus près, tout en détournant son attention sur vous ou sur un jouet. Ne le laissez pas se fixer trop longtemps sur les bêtes. Dès qu’il se détourne, félicitez-le. Invitez-le à vous suivre en vous éloignant. Il apprendra ainsi à ignorer naturellement tous les animaux et vous éviterez quelques possibles catastrophes.

Entrainez-le également au jeu de la statue. Vous êtes en balade, le chiot marche devant. Vous vous arrêtez en restant immobile, sans le regarder. Le chiot va revenir vers vous et vous le récompensez. C’est un bon moyen de développer un automatisme. Plus tard, en promenade, le chien restera toujours attentif à vous et, en cas d’arrêt, il prendra l’habitude de revenir de lui-même. De plus, il restera toujours à distance de vue. Je rappelle que tout retour naturel du chien vers son maître doit être félicité.